La bio de Gougnaf version Géant Vert
L'équipe des Gougnafiers et Gougnafières est issue d'un fanzine de
Grigny-Morsang-Juvisy (Essonne) appelé La Banlieue Des Machiavels. Le
premier contact avec eux date de 1983 pour un concert et une interview
des Porte-Mentaux à Sainte-Genevièvre-des-Bois (si, si !) Le concert n'a
jamais eu lieu pour cause de formation parabellumesque : par contre,
l'interview a été faite. Alors que BB Rock vient de partir dans une
explication longue et fumeuse se terminant en queue de poisson, le
questionneur (Riko, je crois) lui dit, un rien ironique : « et Platon
dans tout ça ? » A la très grande consternation du groupe, BB répond :
«Heu Platon C'est une planète ? »
En 1984, intervient une scission au sein de LBDM (une vingtaine de
personne regroupant, entre autre, des gens de Los Olvidados, 13ème
Section, L'Infanterie Sauvage etc.) De cette scission apparaît Les Héros
Du Peuple Sont Immortels qui est, à lorigine, un fanzine imprimé en
bleu et blanc. Vers juin 84 ( ? à vérifier), sort le premier disque du
label, le plus que fumeux « Mon Bowie A La Main » des très surestimés
UltraViolet. Déjà, c'est un échec.
De l'équipe originelle de Juvisy, si mes souvenirs sont bons, il y avait :
- Martin (homme à tout faire)
- Casquette (gougnaf primordial)
- Morbaque (gougnaf essentiel)
- Riko (gougnaf trotskiste)
- Christian Bellet (gougnaf # 1 puisque travaillant et possesseur
d'une voiture)
- Gaële (gougnaf mascotte + emballage)
- Euthanasie Juliette (à partir de 1987)
- Gin (maquette HDPSI)
- JC Menu (dessinateur HDPSI et futur créateur de l'Association)
- Matt Konture (dessinateur HDPSI)
A cette équipe, il faudrait rajouter tous les collaborateurs du fanzine,
mais c'est une autre histoire, ainsi que les nouvelles équipes du label
après ses déménagements à Angers puis Lyon. Là, je n'ai pas de
renseignements très détaillés. Je n'ai jamais mis les pieds dans les
locaux d'Angers, par contre, pour Lyon, on en parle encore dans les
chaumières. Il faut dire que la descente effectuée en compagnie de
Cambouis, était digne d'un très bon Margerin ! ! ! Pour une question de
coeur, je considère que le vrai Gougnaf Mouvement était celui de Juvisy.
Cette équipe était constituée de gens qui y croyaient dur comme fer.
Pour mon point de vue personnel, il est dommage que Riko ait abusé de
leur confiance en réalisant un parfait hold-up avec le déménagement à
Angers du jour au lendemain. J'en ai discuté maintes fois avec Casquette
et Morbaque et en ai conclu que j'étais le seul à penser ça. Ils voient
les choses complètement différemment. Pour eux, Riko a agi dans la
logique de l'évolution du label. C'est mon inimitié notoire pour Riko
qui me fait voir les événements comme je « souhaite les voir » ! ! !
C'est leur façon de clore le débat. Pour moi, plus pragmatique, ils se
sont fait baiser par plus carriériste qu'eux. Quand on sait que Riko a
laissé le compte en banque de l'association avec un découvert de six
cents sacs à charge de Casquette et Morbaque de le renflouer, je reste
pantois devant son pouvoir de séduction sur les autres Gougnafs
essentiels ! Ces gens m'ont dis à de nombreuses reprises que mon
inimitié notoire avec Riko me faisait voir les choses différemment de la
réalité ! ! ! C'est une façon polie de me traiter de menteur, mais
menteur quand même. Pourtant, je ne crois pas être un menteur, plutôt du
genre à dire ce que je pense quand quelque chose ne me plaît pas.
A l'origine, il n'a jamais été question d'argent entre Parabellum et
Gougnaf. Dans le groupe, nous avions décidé de nous débrouiller pour
vivre et faire des concerts avec des bouts de ficelle. Nous étions
conscients de la difficulté de réunir suffisamment de pognon pour sortir
un disque. Pour cela, nous en étions reconnaissant aux Gougnafs pour
cette prise de risque essentielle pour nous. Les bénéfices du Parabellum
devaient aller au label principalement pour aider à sortir d'autres
disques de nous ou d'autres groupes. Riko nous avait demandé de ne pas
nous inscrire à cette institution bourgeoise qu'est la SACEM afin que GM
ne se fasse pas racketter par elle. Il nous a dit qu'il était préférable
pour nous de sortir les disques sur une SACEM indépendante appelée PAI
qui était beaucoup plus cool avec les petits labels. Quelques années
plus tard, quelle n'a pas été ma surprise d'apprendre par la SACEM que
l'appellation PAI était accordée par ses soins pour tous les tirages
d'environ 1000 exemplaires destinés principalement aux collectionneurs !
De plus, PAI signifie Propriétaire (des droits) Actuellement inconnu.
Cette entube de Riko lui a permis de ne jamais déclarer les tirages
exacts des disques GM qui se vendaient bien comme ceux de Parabellum.
Parabellum n'a jamais reçu le moindre droit d'auteur sur ses disques
jusqu'en 1990, année où je me suis inscrit ! J'estime à environ 20 000
francs les sommes versées au groupe par Gougnaf sur la vente des disques
entre 1985 et 1990 ; c'est-à-dire pour six personnes et quelques
dizaines de milliers de copies ! On voit la probité de certains.
C'est les rapports curieux de Riko avec l'argent qui m'ont fait changer mon
fusil d'épaule par rapport à la question. Dès 86, j'ai posé le problème
sur sa façon de vivre, d'où venait son argent vu qu'il était bénévole et
sans ressources officielles ? J'ai émis l'idée qu'il devienne salarié de
GM vu son activité. Il a décliné l'offre, prétextant la paperasserie
etc. J'ai régulièrement remis la question sur le tapis jusqu'au moment
où GM s'est installé à Angers. Je crois que c'est cette curiosité de ma
part sur son mode de vie qui m'a valu cette réputation très établie de
« mythomane patenté » dans tous les milieux fréquentés par Riko. Ce type
a toujours su se défendre loin du danger. En plus, comme je n'ai pas la
langue dans la poche, chose impardonnable chez les rockers, il lui a été
facile de me faire un costard sur mesure de bavard impénitent qui aime
s'écouter pendant des heures à raconter des conneries. Dans un milieu
essentiellement composé de narcissiques, ce genre de réputation fait pas
mal de dégâts ; ils adorent ça, les défauts des autres, ça leur donne
l'impression d'être meilleur sans prendre de risque!
Si on veut résumer l'histoire de Gougnaf, on peut dire que c'était une
chouette petite entreprise qui a connue pleins de crises. Cest là que
j'ai découvert qu'il ny avait pas que des gens désintéressés autour de
moi, il y avait surtout des gens qui avaient découvert avant les naïfs
de service quil était plus facile de vivre sur le dos des autres plutôt
que de travailler huit heures par jour. Si je fais abstraction de mes
rapports avec Riko, je suis relativement fier d'avoir apporté ma petite
contribution à cette initiative collective maintenant oubliée.
Extrait d'interview de Géant Vert dans le Légume du jour #3 par Max Well
Comment as tu commencé à bosser avec les Héros du peuple sont immortels (futur Gougnaf) ?
Par l'intermédiaire de la "Banlieue des Machiavel" (zine qui a fusionné avec
les HDSI) qui m'avait contacté pour un concert des Porte-Mentaux à Sainte Geneviève
des Bois (je regretterai toujours qu'il n'y ait pas eu d'affiches "Les PM a Ste G. des Bois" :-) !),
j'ai fait la connaissance de Rico et le manager d'Ultraviolet, Stéphane que je connaissais
bien, m'a parlé de Gougnaf, alors je me suis dit que s'il sortait Ultraviolet, mauvais comme
c'était, il ne pouvait pas refuser Parabellum, on a donc envoyé une K7. Et comme le groupe
présentait très bien (malheureusement il vieillit très mal, suffit de me regarder !), on a été
enregistrer un 45T en un week-end, avec Camboui qui n'avait fait que 3 répètes, ça nous
a permis de découvrir la Lorraine (beurk), dans un studio Jet Production qui avait été la
maison de campagne d'Hermann Goering !!
Pour en revenir aux HDPSI ?
Tu veux vraiment ? Le niveau du zine était très bas, alors ils ne pouvaient pas manquer
une telle occasion d'avoir une personne pleine de talent comme moi :-), c'est là que j'ai
commencé ma carrière de diplomate, descendre des groupes, faire chier les punks à poil
ras (les skins), ce n'était que des mots, mais toute vérité n'est pas bonne a dire. J'ai été
le premier à descendre que dis-je "remettre" Los Carayos à sa juste place, car si Los
Carayos c'est du r'n'r moi je suis Monseigneur Lefebvre !!! S'ils avaient été présentés
comme un groupe folklorique d'handicapés physiques ouais ! mais il y avait tromperie sur
la marchandise on a dit "groupe de rock". Alors quand j'ai descendu la K7 démo, ça m'a
valu presque un vote de censure de la rédaction du zine. Faut dire que Los Carayos a été
une des raisons qui ont fait que Parabellum n'est pas devenu un grand groupe alors qu'ils
en avaient les atouts.
Tes articles/pamphlets dans les HDPSI dépassaient souvent le cadre de la musique ?
Oui, j'ai jamais été capable de rentrer dans le rang, je me suis toujours interessé à des
sujets qui soit disant étaient incompatibles avec ce que j'écoutais. Mais si tu regardes
ma discothèque tu verras qu'il n'y a pas que du punk et du HC ! C'est chiant ces
catalogues ! Tiens grâce au Blues et aux Sex Pistols dans "New York" j'ai appris un
truc : "on ne juge pas un livre d'après sa couverture" par ex gros Francois s'habille en
skinhead alors que c'est un gros PD, bon mais l'un n'empèche pas l'autre !!
Tu gardes des bons rapports avec Gougnaf ?
Les embrouilles que j'ai eu avec Gougnaf, c'est mesquin, chacun en a rajouté, c'est dommage
mais c'est comme ça, on ne peut pas repartir en arrière. Gougnaf pensait que la formule choc,
c'était un texte Géant Vert + un groupe de rock + une production Christophe Sourice, ça s'est
vautré la gueule assez rapidement ! Pour moi, le premier 45T de Parabellum reste un classique
du rock français, un disque pas parfait mais que j'arrive à écouter en entier.
Tu l'avais pêché où la photo des deux flics ?
C'est Guy Ferrandi, un copain photographe, ça a été pris en bas de chez lui, à Levallois
Perret, y'a une dizaine d'années, il a aussi fait la photo verso de l'album de Parabellum
juste derrière chez moi. Les gens qui détiennent l'argent et la pub sont en fait des losers
finis, ils se rattrapent avec la puissance qu'ils dégagent, ils t'aideront si tu es à leur
botte. Quand le disque de Parabellum est sorti, il y a des gens qui m'ont contacté et qui
étaient prêts à donner donnant-donnant, et moi je considérais qu'on n'avait rien à donner.
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