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Un des meilleurs label des années 80 fondé par Philippe Debris.
En 83, il fusionne avec Sonics Rds (specialisé dans le rock "australien")
dirigé par Stéphane Saunier. En 89/90, le label arrête son activité après
avoir sorti des disques des Ramones, Fixed Up, City Kids et autres Les Thugs.
Stéphane Saunier a pris après la direction de la division France de Roadrunner.
Les 45T sont marqués CL07xx, les maxis CL12xx, sinon il s'agit d'albums.
Virgin a distribué le label jusqu'à l'été 86.
Un grand merci à :
+ Jean-Christophe Alvy qui faisait la newsletter Action Time
pour m'avoir retrouvé pas mal de cette discographie
+ Didier Georgieff qui maintient le site Divine Rites
(Citadel Rds, Radio Birdman, New Christs ...)
+ Paul "l'évadé"
+ Jes qui maintient le site quasi-exhaustif sur New Rose
pour ses nombreux scans
En 1983, Philippe Debris, autre Havrais, monte Closer : les dix premières signatures sont Barracudas, Bad Brains, Dream Syndicate, Marc Minelli, Bruce Joyner, Droogs, Dickies, Dogs (rééditions), Only Ones et Nomads ! Du grand, du très grand, et parfois même du suprème. Peu à peu, Closer/Sonics se rapprochent. La Rock devient membre de Closer (qui partageait à l'époque ses bureaux avec l'Invitation au Suicide, découvreur de Virgin Prunes, Christian Death, Certain General etc), avec un rôle axé sur l'artistique (groupes, productions, pochettes) Nous n'avons jamais voulu suivre un mouvement, Pas de gros délires. Quand on a sorti les Prime Movers, c'était en 87, tout le monde se foutait du Hardcore. Un paquet de trucs s'était passé, Minor Threat existait depuis 85 (NdM : ils ont splitté avant 85 !!). On a dû vendre 300 Prime Movers, c'était juste histoire de se dire : ce groupe existe, ce style existe, voilà. Quand tu rentres dans un mouvement tu loupes plein de choses. Comme en 77 où tout le monde se foutait des Real Kids parce qu'ils étaient Rock'n'Roll. Aujourd'hui c'est le Hardcore. S'il y a un autre truc qui se déclenche, les gens passeront à côté et découvriront les groupes à moitié mort, dans des formations qui n'ont plus rien à voir avec les originales et on assiste à la fin d'un mouvement. C'est pourquoi on était éclectique : du vieux Blues au Hardcore. Sans compter que si tu vis sur un mouvement, que deviens-tu quand il se casse la gueule ? Non, on préférait sortir les Batmen, les Thugs et le Kid. Trois mondes différents. ... On vendait de la musique vivante. On a jamais sorti de compilations de groupes morts. Achetez des disques de groupes qui vivent, n'achetez pas la nostalgie. Je suis fan des Stooges mais on a jamais sorti de live limité à 500 copies.
...Closer est mort officiellement en octobre 90. Les raisons en sont nombreuses : les problèmes de production avec le Kid marquaient un peu la fin d'un rêve, la fatigue, l'argent qui ne rentrait pas, l'évolution du marché : les magouilles de la grande distribution, le ministère de la Culture le rock officiel, mes couilles, les groupes sont de plus en plus exigeants au niveau des moyens d'enregistrement - ce qui est tout a fait compréhensible surtout avec ceux avec qui on travaillait depuis trois, quatre ou cinq ans. Le fait d'être au Havre, et non à Paris, était un gros handicap tu es un provincial, et tu es pris comme ça. Les media sont concentrés à Paris et tu ne croises pas tous les chabadas-chabadas parisiens à tous les concerts ... Pour les banques et tout le biz idem . La bande à la Close était ce 45t (enregistré en Noël 89 et jour de l'an par l'équipe Closer au grand complet) dirigé quelque peu contre ces mêmes personnes : je sentais qu'on allait crever et qu'il fallait qu'on leur dise, à travers la bande à la Close ce qu'on pensait d'eux. C'était vraiment entre eux et nous, C'était notre centième disque, on tenait à se faire plaisir. Les échos furent souvent très mauvais, pourtant c'était assez gentil. Bruno Lion n'a pas tellement aimé (la culture qui est en patûre), les journalistes non plus, des rédacteurs en chef ont soigneusement évité de chroniquer le Shredded Ermines qui est sorti après. D'autres comme Claude Guyot du Fair (le Fair c'est pas clair) ont bien apprecié. On avait aussi envoyé le disque à Squatt (sous label de CBS) parce qu'on avait pas le contact de Soldat Louis. Squatt nous a répondu : nous avons bien écouté votre disque, c'est bien mais ça ne nous intéresse pas.
Closer Records fête par l'intermédiaire de ce 45 tours, son numéro 100.
Le centième disque tous formats confondus que notre label aura sorti en
huit ans d'existence. Qui l'eut cru ? Nous aurions pu en cette occasion
vous faire le coup de la compilation, du best of, du mégamix ou autre
bon moyen de remplir les caisses à bon compte, mais non. L'occasion ou
l'excuse plutôt pour faire en ce début des 90's notre constat du paysage
musical dans lequel nous évoluons.
Bizarre de notre part diront certains, puisque nous n'avions pas, jusqu'à
ce jour, eu besoin d'afficher si clairement nos couleurs. Le fait d'être
un label rock et artistiquement indépendant ne serait il pas assez
explicite ?!!
En fait, peut être que l'EST nous a donné des ailes ou que le chambarde-
ment actuel dans ce monde (très parisien) du rock nous a fait grincer
des dents du fond de notre ville du Havre, considéré comme le "Detroit
Rock Francais" par ces messieurs les journalistes, à qui nous répondons:
"De vos clichés, notre cave en est pleine !!"
A moins que ce ne soit l'envie de bien se faire comprendre, d'ailleurs, à
ce sujet, nous avons été jusqu'à enregistrer ce disque en français, une
première de notre part puisque nous ne produisons que des artistes
(français ou étrangers) chantant en anglais.
Ou encore l'envie de faire un mini-scandale pour passer à la télé dans la
rubrique "faits divers", puisque le rock est banni du petit écran et de
vouloir prouver qu'avec les dernières radios libres (voir dictionnaire à
la lettre L) nous allons faire de ce disque un tube sur mesure pour
notre bon peuple français et ses 7 semaines de License 4 (quand même ...).
Et enfin pour dénoncer d'une part, le pilonnage d'un confrère par le show
bizzness qui n'accepte par qu'un indépendant vienne lui dérégler son
système en vendant 250000 disques d'un artiste sans son aide, mais aussi
la "moutonnerie" de l'alternatif français qui (des sous) prétexte qu'en
d'entre eux signe avec une major, s'empresse d'en faire autant, sabotant
de la même façon un mouvement, une force, et sa crédibilité auprès du
public. De toute façon, l'histoire va se répéter : la selection naturelle
parlera, seule la sincérité payera et le rock'n'roll ne deviendra jamais
institionnel !!!