NINETEEN SOMETHING

Bio (Labels) :

En "Mille neuf cent et quelques" que peut bien signifier la sortie d'un nouvel album des Thugs? Surfant depuis des années sur les modes et les courants musicaux, leur son évolue au gré de leur coeur et de leurs états d'âme. Le son des Thugs est unique parce qu'humain. L'esprit, lui, demeure : " La joie de satisfaire un instinct resté sauvage est incomparablement plus intense que celle d'assouvir un instinct dompté " a dit Freud.

Les Thugs ne laissent jamais un titre d'album au hasard. Le précédent s'appelait "Strike" : le groupe était en grève. Peu de tournées, peu de promotion et peu de vie civique, les compositions étaient sombres et minimalistes et Steve Albini par sa production dépouillée n'avait guère arrangé les choses. Déjà les porteurs de rumeurs se réjouissaient !!

Mais début juin 1997 dans la discrétion la plus totale, le groupe retournait en studio dans la campagne angevine avec Kurt Bloch , déjà chorégraphe du tumulte sur le très second degré "As Happy As Possible".

"Nineteen Something" EST l'album essentiel des THUGS , tout y est : le mur de guitare rythmique dont Thierry a le secret depuis toujours, le jeu de basse de Pierre Yves qui marie à merveille REM et Hüsker Dü par son élégance et sa puissance, la justesse des solos d'Eric aussi bien mélodiques, arabisants ou psychédéliques, son chant de jeune premier qui a les crocs et tout ce joli vacarme orchestré par Christophe, batteur du rail, quittant ses fûts par trois fois pour assurer des vocaux Lydoniens qui nous sont familiers depuis deux albums.

Kurt Bloch, expert du son garage depuis des lustres a compris cela à merveille, les Thugs n'ont jamais si bien sonné et rarement si bien composé. Du très 50's "Henry's Back" au très menaçant "Soon" , en passant par "Side By Side" et son orgue à la Doors ( de retour depuis Still Hungry) , "Les Lendemains Qui Chantent" , en français comme son titre l'indique ou " Never Work Anymore " en treize morceaux les Thugs revisitent le meilleur de LEUR Rock'n Roll !!

NINETEEN SOMETHING ...... LE 21ème SIECLE N'A QU'A BIEN SE TENIR !!

Christophe (Rock Hardi #27) On a fait un morceau qui s'appelle "19 something" qu'on a enregistré mais qui finalement n'est pas sur le disque et dont le texte explicite un peu ce propos. C'est vrai que c'est par rapport au dernier millénaire et notamment au siècle dernier de ce millénaire. Je pense que c'est pendant cette période que beaucoup de choses se sont accélérées au niveau de l'industrie, de l'impérialisme, de l'économie ... Plein de moments de guerre, de destruction ou d'aliénation. C'est une façon de dire qu'il n'y a pas vraiment de quoi être fier de ce qui s'est fait dans ce dernier siècle. En tout cas, je n'en suis pas spécialement fier pour l'humanité, notamment pour la race blanche puisque c'est quand même l'occident qui a voulu imposer sa loi et sa culture au reste du monde.

Paroles :

@Henry's back

Henry, Henry's back again In my sleep, my dreams every night I want to drive him, away from here Even if he comes back I know, I'm wrong to feel bad I'd better dismiss him from my mind I wouldn't think about him, everyday But one day he'll really come Henry, Henry's back again Im my mind, more and more everyday I know the day's coming, Henry's day I don't want to lose you.

@Side by side

I remember this day The sun shinning in your eyes Your skin burning and so sweet Under my finger and my lips We were always side by side You were singing in my mind Always side by side I remember this day The sky was clouding over us The wind blowing in your hair Shadows coming into your glance I remember this day It was raining on your face Lightenings in your eyes Thunder in my head We'll always be side by side You'll be singing in my mind Always side by side

@I was dreaming

I was dreaming, we were swimming, swimming I was dreaming, I was yearning, yearning, Anyway I'm a dreamer ... I was dreaming, we were dancing, dancing I was feeling, I was flying, flying, Anyway I'm a loser ... I was dreaming, we were running, running I was feeling, I was flying, flying, Anyway I'm a dreamer ) As they say I'm a loser ) x2

@Les lendemains qui chantent

Christophe (Rock Hardi #27) C'est un morceau qui fait partie des derniers composés pour l'album. On l'a fait comme ça, en répétition. Il n'y avait pas de chant, Eric chantait plus ou moins en yaourt. Puis il est arrivé en répet avec des paroles en français. Il nous a dit qu'il aimerait bien faire ce morceau en français, on a trouvé que ça sonnait bien alors on a dit OK. Ceci dit, pour etre honnète, Eric je l'ai un peu découvert ! Je n'ai jamais été vraiment contre l'idée de faire des textes en français, le problème c'est de les écrire. Personnellement, j'écris pas mal de textes en anglais et je ne me sens pas prêt à faire des textes en français mais si quelqu'un comme Eric arrive avec un texte en francais qui est bien, qui sonne bien, c'est parfait ...

@Never work anymore

Christophe (Abus Dangereux face 57) Avec une chanson comme Never Work Anymore c'est notre petite contribution pour dire qu'il faut se battre pour que les chomeurs soient indemnisés, et que d'avoir du temps pour s'occuper de ses enfants pour être avec sa copine, faire du sport, s'occuper de soi ... c'est bien. Que trop de gens crèvent en arrivant à la retraite. Mais les gens sont désespérés, le fait qu'ils vivent si mal, qu'ils culpabilisent est une des raisons pour lesquelles ils votent FN, ceux qui sont au chômage se sentent inutiles. Christophe (Rock Hardi #27) : On vit une époque où tout le monde est traumatisé par le travail, il y a beaucoup de gens qui sont à la recherche de travail ou qui sont incertains pour leur avenir. C'est assez crucial pour tout le monde mais en fait c'est pas tellement le travail qui est crucial, c'est surtout le salaire. Le travail en lui-même n'est peut-être pas obligatoirement indispensable. En plus, on est arrivé à une période où visiblement l'idéal serait qu'on partage ce fameux travail. Que les gens acceptent de travailler moins, de gagner moins, mais aussi de consommer moins, ce ne serait pas obligatoirement une catastrophe. Puisqu'on parle de "partage du travail", l'idée du texte, c'est ça. "si les autres ne veulent pas partager moi je donne ma place, je veux bien me sacrifier pour ne pas travailler". On se rappelle d'une époque, il y a une quinzaine d'années, où les gens étaient un peu contre le travail, le salariat ... le problème c'était plutôt de ne pas travailler (rires) ! Maintenant, dès que tu dis ça tout le monde te regarde de travers à cause du problème du chômage alors que les deux sont liés, l'un n'empêche pas l'autre ... Christophe (Monde libertaire 5-11/02/98) : Disons que c'est en réaction au discours qu'on entend partout en ce moment qui est une glorification directe ou indirecte du travail, qui est de dire que si t'as pas de travail, t'es rien. Effectivement, pour beaucoup de gens le fait d'être au chômage, c'est un problème. Je ne crois pas que ça soit un problème parce qu'ils ne travaillent pas mais parce qu'ils n'ont pas d'argent. La plupart des gens ne travaillent pas pour le plaisir de travailler ; ils travaillent pour l'argent. Puisque tout le monde dit que le chômage n'est pas une crise passagère mais que c'est structurel, c'est simplement qu'il n'y a plus assez de travail pour tout le monde, l'idée de la chanson c'est de dire : écoutez ! nous, on veut bien être sacrifiés, on veut bien toucher les ASSEDIC toute notre vie et ceux qui ont envie de travailler, on leur laisse la place. Quand on était ados, c'était des retombées de mai 68 et l'idée, c'était plutôt de fermer les usines, de ne plus travailler. Et puis, petit à petit, avec la crise des années 70, maintenant on se réjouit quand de nouvelles usines ouvrent et ça, ça me révolte tout le temps. Il y a aussi le fait que le chômeur est toujours culpabilisé, alors qu'il faut déculpabiliser les gens qui ne travaillent pas et, au contraire, leur expliquer qu'ils ont peut-être d'autres choses à faire dans leur vie que de bosser 40 heures comme des cons et qu'ils peuvent faire du sport, passer du temps avec leur famille, voyager et que ça peut être super de ne pas travailler. Enfin évidemment, au cas où tu peux gagner de l'argent, c'est toujours le problème.

@Take me away

Everywhere, I'm looking all around And I see man going mad Any face I'm seeing in the street Is like a call, and a mess ... ... Take me away. Anywhere, as far as I go, I hear time going by. The phone rings, I'm scared to know the news Cos is it good ? is it bad ? ... ... Take me away. I feel kind of sad and think sometimes I couldn't fail, if you stay. Give your hands and put them all around You're my lover, and my friend ... ... Take me away.

@Defeated

They are afraid of the strangers, When we're ashamed of the whites. Whereas we open our arms (we try), They wanna lock all the doors. Well I'm afraid there's the chance We'd be defeated again ... They call for the worst part of man When we beg him to be good. Don't wanna hurt anyone (we try), Whereas they long for a war. Well I'm afraid there's the chance We'd be defeated again ... They are looking for a leader, When we stand equals and free. We wanna be decent and true (we try), When they are using the lies. Well I'm afraid there's the chance We'd be defeated again ...

@Y'a Basta

Les jeunes zapatistes ne sont pas des machines de guerre, ce sont j'ai envie de dire, des machines à danser, parce que, s'il y a une chose qu'ils feront jusqu'au bout, c'est danser. Sous commandant Marcos

Christophe (Rage #31) : de toute façons les guerillos du Chiapas ne sont pas des combattants, ce qu'ils savent le mieux faire c'est danser. C'est tout le trip Marcos assez fun quand il se barre dans les plans un peu poésie. Et surtout le côté que j'aime beaucoup chez eux, c'est de refuser le côté militaire de la violence pour dire: nous, on utilise la violence quand on est vraiment obligés parce que on n'a pas d'autres solutions, mais pas par plaisir personnel

Christophe (Monde libertaire 5-11/02/98) : Un des côtés sympathiques des zapatistes est le fait qu'ils refusent la violence. Ils disent "on se sert de la violence si on y est vraiment forcé, mais on n'aime pas la violence". Et pour des guérilleros, je trouve que c'est un discours qui est vachement bien, qui est rare. Je me méfie beaucoup des gens qui sont fascinés par la violence même si c'est pour des bonnes causes, de gauche ou d'extrême gauche, mais qui ont une fascination pour la violence, pour les armes à feu, pour la mort. Par plein d'autres points aussi je pense qu'ils assurent et qu'ils rompent avec les schémas classiques des guérilleros marxistes léninistes et qu'ils réfléchissent à une autre façon d'aborder la politique qui me semble plus intéressante que beaucoup d'autres guérillas qui étaient dans une lignée marxiste-léniniste, dogmatique, avec des oeillères théoriques. En politique, comme pour la musique, l'art ou la culture, on n'aime pas le côté dogmatique, le côté des règles imposées. "Ça doit être comme ci ou comme ça", "tu dois faire ci ou faire ça", et nous, au niveau des Thugs, on ne s'est jamais fixé de barrière autre que le fait que ça nous plaise à nous et aux gens qu'on aime.

@A chance

What I'm trying to explain Is we are all the same A chance, a baby needs a chance Everybody needs a chance. Is he gonna have to pay For the disaster you made ? A chance, a baby needs a chance Everybody needs a chance. A chance To feel loved and to feel safe Just be happy now and then. Like anybody else A chance He could give all his best If you take him by the hand Everybody needs a chance. What I'm trying to explain : We were all born the same Then they gave us names And we took different ways.

@Il Gruppetto

Two more miles and it's gonna stop Now I have to follow the pace Water ! Water ! Two more miles and I'll reach the top (Oh ! I'm in the Giro Oh ! I give the tempo) One more mile and I'm slowing down The smallest gear is killing my legs Water ! Water ! One more mile and I'll reach the pass (Oh ! I'm in the Giro Oh ! I give the tempo Oh ! I'm Miguelito My shirt is yellow) I feel great but it's gotta stop !

@While I'm waiting

Kurt Bloch plays the Hammond organ

@Magic Hour

It is time, open your eyes Ready for the light show. A free wonder is coming on That's the Magic Hour When the sun is setting When the sky is burning You should stop this for a while Raise your eyes and calm down. Anyplace is looking great That's the Magic Hour When the sun is setting When the sky is burning Hurry up it's gonna end Get ready for the lat (last ? late ?) song Purple, cotton in the air That's the Magic Hour When your face is blazing Anyone is pretty When the sun is setting When the sky is burning

@Soon

Radio is sending a message I hear it's coming I hear it's coming from the underground Anyway it's going to happen I feel it's coming I feel it's coming from the underground Anyway it's late for the regrets I know it's coming I know it's coming from the underground

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Les Thugs II - Eric, Pierre-Yves, Christophe, Thierry Abus Dangereux face 57 Rock Hardi #27

Détourné par Stéphane Dufour